mardi 20 novembre 2007

J192 – BOLIVIE

VILLAMAR - ALOTA
Réveillé :
4h20
Départ : 9h30
Distance parcourue : 50 km
Distance totale : 10’938 km
Temps : 4h
Météo : soleil AM, froid nuageux PM
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 21h

Menu du jour: Fruits (pastèque), Hydrates de carbone (biscottes intégrales, blé soufflé, quinoa), Protéines (thon, lait écrémé en poudre), Graisses (huile de tournesol) Divers (biscuits, sauce tomate).

Résumé de l’étape: Hier soir j’ai mangé pour la première fois du lama…pas terrible. Je ne mangerai plus, sauf si je n’ai pas d’autre source de protéine. En revanche la céréale qui fait partie de la nourriture de base dans ces altitudes, le quinoa, m’a bien plu. J’ai été tout seul dans la pension, les touristes font une autre route, que je n’ai pas pu prendre car il n’y a pas de village accessible (en une journée de vélo).

Le parcours: Villamar - Alota.
Dans le centre, je me suis arrêté dans une boutique pour m’acheter de quoi manger à midi. Manque de chance, un groupe de jeunes commence à tourner autour du vélo et quelques mains…caressent un peu trop Lublack. Par précaution je déguerpis. Tans pis pour la bouffe.
Je n’arrive pas encore à bien décrypter dans ces visages ce qui se cache réellement derrière…ça viendra avec la pratique…
J’ai beaucoup aimé ce village. C’est drôle car on est à 4300m et on voit ces montagne tout au tour, comme si on était en basse altitude.
La route est nettement mieux et ceci me permet de rouler sans trop descendre du vélo. Leonel m’avait bien dit, que j’allais en souffrir énormément pendant les 3 premiers jours, et que par la suite, ce sera plus facile. Malgré le sable, je pédale avec une aisance déconcertante…les nouvelles globules rouges doivent y être pour quelque chose…
Quand je les ai vus de loin, je me suis dit que c’est l’altitude qui me fait…voir des mirages.
Ce couple d’allemands (Johanna et Michael) est sur la route depuis 2 ans et demi et ils ont fait, en sens inverse, ce que je suis en train de faire. Il leur reste 6 mois avant de retourner chez eux.
Ils veulent finaliser leur périple, en descendant jusqu’à Ushuaia.
Incroyable. Comment vont-ils faire pour traverser ce que j’ai fait? Ils sont tellement amaigris et les vélos tellement chargés et usés que…ce ne sera pas possible. Je leur présente la réalité de ce qui les attend pas pour les dissuader mais pour qu’ils puissent bien préparer leurs étapes.
De toute manière sans l’aide d’une voiture, comme dans mon cas, ils ne passeront pas.
J’aurais tant aimé rester à bavarder avec eux mais tout autour de nous, commence à devenir noir et les toners nous mettent en route. Ce qu’on voit dans la photo, c’est ce qui vient vers moi…et il me reste 32km jusqu’au prochain village.
Avec regret je dois les quitter mais ont se reverra à mon retour, car ils habitent en Allemagne, près de Basel.
Je ne crois pas qu’ils aient échappé à la pluie car « ça » c’est de leur côté. Je vois encore la peau de leurs visages, mangée par le soleil, la poussière et le vent, leurs lèvres pleines de gerçures…Bonne chance, qu’est ce que je peux dire de plus…
Le déjeuner ne fut pas à la hauteur de ce cadre, mais j’ai tellement aimé mes biscuits avec de la sauce tomate que j’aurais bien aimé avoir un deuxième paquet avec moi.
Je suis à la recherche d’un point de passage, puisque la rivière traverse la route et…
…faire comme le 4x4 ne m’anime pas du tout.
Pour rien au monde je ne mettrai pas les pieds dans cette eau glacée.
Finalement le village est à l’horizon, et la pluie n’allait pas m’éviter encore longtemps.
A la Pension Andes (à nouveau seul) j’ai eu la chance que la patronne m’ait cuisiné une grande casserole de quinoa sans lama (avec mon thon, c’est nettement mieux) pendant que j’ai pris ma douche…froide.