mercredi 31 octobre 2007

J172 – BRESIL

UBIRATA – CAMPO MOURAO
Réveillé :
5h15
Départ : 8h45
Distance parcourue : 100 km
Distance totale : 10'011 km
Temps :
6h30
Météo : soleil
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 23h

Menu du jour: Fruits (papayes, mandarines), Légumes (poivron, tomates, oignons, persil), Hydrates de carbone (pain intégral, biscuits intégraux), Protéines (jambon, œufs, lait entier), Graisses (huile d’olives, noix).

Résumé de l’étape: Le massage aux jambes et le stretching d’hier soir, le tout finalisé par un bon sommeil, ont remis Picirelo « au top ». Je l’ai bien senti, dès le premier coup de pédale, ça me fait plaisir.

Le parcours : UbirataCampo Mourão.
Pas un seul nuage à l’horizon et il fait chaud…mémé très chaud aujourd’hui.
Je vois que le vent est tombé amoureux de moi, pas question de me lâcher une seule seconde…
Je décide de laisser tomber pendant un moment la lecture et d’écouter de la musique. Là, je tombe sur Holding back the years, de Simply Red. De suite mon esprit retourne à mes 16 ans quand j’écoutais cette magnifique chanson sans rien comprendre.
J’étais follement amoureux d’une fille…qui n’a jamais voulu de moi…que je n’ai jamais osé, lui faire la cour d’ailleurs. De toute façon ça n’aurait rien changé…

Pendant des années, fut impossible d’approcher une autre fille car c’était elle ou rien…20 ans se sont écoulés, depuis que je l’ai vu pour la dernière fois. C’est fou, je me souviens encore de sa datte de naissance, 16 juin 1969. Qu’est elle devenue cette Gabriela Draghici ?
C’est bizarre comme les souffrances d’antan peuvent se transformer en des agréables souvenirs avec les années…
Capo, laisse tombé tes niaiseries et met du combustible…dans la machine à pédaler.
Comme aucun fruit comestible n’échappe pas, à mon œil, j’ai laissé Picirelo se délecter avec celui-ci.
J’approche les 10'000, prévues pour demain normalement. Mais Picirelo est tellement en forme qu’on va tenter de le faire aujourd’hui même.
On devait camper là, mais Picirelo « um ciclisto em otimo estado » veut ses 10’000km.
Alors, il n’y a plus qu’à pédaler maintenant, car il reste 30km sans rien…que des champs.
Au Brésil à chaque péage vous avez de l’eau froide, du thé, du café et une jeune fille pour vous donner des informations. Pendant ma pause, arrive ce type et commence à me demander plein de choses sur mon voyage. Quand il arrive à savoir qu’on a le même âge, il me demande mon poids. Lui, il pèse le double…alors c’est moi qui commence à lui parler de la santé et du fait qu’il joue avec le feu. Finalement après une longue polémique, on se quitte et il me promet qu’il viendra en Suisse me rendre visite dans 2 ans avec 60kg en moins…
Sur la route je me suis rendu compte que j’ai oublié de lui demander son nom…peu après, une voiture s’arrête, c’était lui. Il m’offre une cravate en me disant qu’on sera ami pour toujours. Il me sert la main en se présentant. Moise…
Dans le champ de ce paysan j’ai pris ma dernière pause afin de reprendre mes esprits…une nouvelle vague d’émotion m’attend.
Voilà j’ai fait 10'000km pour sauver la vie de Moise…et il pourra participer au mariage de son fils, de 11 ans à présent…Courage mon ami, rien n’est impossible dans la vie, avec de la volonté on peut tout faire.
Selon les conseils d’un triathlète Picirelo est arrivé à l’Hôtels Haïti où il a dormi…comme un bébé.

mardi 30 octobre 2007

J171 – BRESIL

CORBELIA - UBIRATA
Réveillé :
4h
Départ : 8h50
Distance parcourue : 56 km
Distance totale : 9911 km
Temps :
4h
Météo : nuageux
État physique : fatigué
Moral : bien
Couché : 21h

Menu du jour: Fruits (papayes, mandarines, oranges), Légumes (ail, oignons, petit-pois), Hydrates de carbone (pain intégral, mais soufflé, riz, pâtes), Protéines (œufs, lait demi-écrémé), Graisses (huile d’olives), Divers (jus de tomates, jus de coco).

Résumé de l’étape: Hier soir j’ai eu de la fièvre. Je ne sais toujours pas si j’ai eu une insolation ou une horrible indigestion. Peut-être une combinaison des deux. Je n’ai pas pu souper et j’ai dormis à peine. Ce n’est pas étonnant que ce matin Picirelo soit…un peu raplapla.

Le parcours : Corbélia - Ubirata.
Ça faisait vraiment longtemps que je n’ai plus gouté la canne à sucre.
A-propos, elle n’était pas terrible.
Le manque d’appétit de Picirelo m’inquiète légèrement.
Quand je l’ai vu, de loin, je me suis dit en rigolant : - voilà Jésus Christ en vélo. Ce fut la rencontre de Mattheus, un brésilien parti voir les chutes d’Iguazú. Il parlait avec une sérénité déconcertante, me prodiguant quelques conseils sur le parcours qui me reste à faire. Je fais de même pour les chutes, mais ça n’a pas l’aire de l’intéresser. Je lui fais la photo et le temps que je dispose mon appareil, il s’en va sans rien dire…je me mets à rigoler tout seul…
Dans la cantine d’une station d’essence Picirelo a droit à un repas chaud…peut-être ça ira mieux par la suite.
Le vent de face s’intensifie et il finit par m’apporter la pluie. Par chance elle n’as pas été consistante.
Décidément quelque chose ne tourne pas rond aujourd’hui…depuis un moment je me creuse la tête pour savoir si on est mardi ou mercredi…
J’ai du mal à dire si dans ces conditions Picirelo avance ou il recule. Alors prochaine ville on arrête la torture.
Des mandarines sauvages, difficiles à cueillir, mais tellement parfumées, bien qu’elles aient plus de pépins que de pulpe.
J’avais pourtant demandé une chambre individuelle ! Certainement on n’arrive pas encore à comprendre mon portugais…improvisé.
C’est un cafard qui est tombé dans le pot d’anabolisants…vue ça taille.
Comment savait il que je n’allais pas le tuer ?
Quelqu’un m’a sauvé la vie aujourd’hui donc je ferai de même, avec cette pauvre créature tant exécrée par les humains. Je ne raconterai pas l’immense chance que j’aie eue à midi, pour rester encore en vie. C’est plutôt par respect vis-à-vis des gens qui m’aiment, et que je fais déjà tant souffrir, avec ce défi personnel.
Finalement un Hôtel (tel.35431432) qui n’a même pas de nom…à quoi bon, en fait?

lundi 29 octobre 2007

J170 – BRESIL

SANTA TEREZA - CORBELIA
Réveillé : 5h20
Départ : 11h
Distance parcourue : 52 km
Distance totale : 9855 km
Temps : 3h
Météo : soleil ~40°C
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 22h

Menu du jour: Fruits (bananes, melon), Légumes (poivron), Hydrates de carbone (pain intégral, cornflakes), Protéines (fromage, lait demi-écrémé).

Résumé de l’étape: Claudia m’appelle pour me dire qu’elle ne peut plus me rejoindre à Sao Paulo. Elle s’est cassée le pied dimanche et hier soir on lui a mis le plâtre. On avait prévu de fêter nos 10 ans de mariage là-bas…et voila que tout tombe à l’eau. De plus elle est au bord du désespoir et j’essaye bien que mal de la tranquilliser un peu.

Le parcours : Santa Tereza - Corbélia.
Cascavel, ce qui me semblait une petite ville sur la carte, s’avère être une ville assez grande car il m’a fallu un bon moment pour la traverser.
Dans une station d’essence un camionneur me donne, suite à mes demandes, les informations nécessaires pour la meilleure route à prendre vers Sao Paulo.
Depuis ici j’avais deux possibilités, la Rua RB277 avec beaucoup trop de collines, et la Rua RB369 qui est un peu moins difficile selon lui.
Il m’invite manger au restaurant mais comme je n’ai pas avancé du tout aujourd’hui je dois refuser. De plus j’ai la tête qui est à la recherche de nouvelles solutions suite aux mauvaises nouvelles.
Au bord de la route il y a plein de bananiers mais je n’ai pas encore eu la chance d’en trouver des mures.
Pour l’instant je me délecte avec celles du supermarché.
La ville de Cascavel vue depuis une colline.
Je présume que les habitants de ces favelas sont les saisonniers qui travaillent les champs.
J’ai essayé de parles avec ces jeunes…mais rien à faire…je dois leur faire peur.
Moi ce qui me fait peur est l’arriver d’un orage. Il fait terriblement chaud et le vent est de plus en plus puissant.
Par conséquent, à Concordia j’ai eu la bonne idée de m’arrêter à l’Hôtel Peroza (tel.45-3242-1610) car une heure plus tard la pluie est arrivée.

dimanche 28 octobre 2007

J169 – BRESIL

MEDIANEIRA - SANTA TEREZA
Réveillé :
6h10
Départ : 10h
Distance parcourue : 67 km
Distance totale : 9803 km
Temps : 4h30
Météo : soleil ~36°C
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 22h45

Menu du jour: Fruits (papaye, mandarines, mangue, melon), Légumes (concombres, mangues vertes, tomates, poivron, ail), Hydrates de carbone (riz intégral, pain intégral, cornflakes, biscuits intégraux), Protéines (œufs, lait demi-écrémé, thon), Graisses (huile d’olive).

Résumé de l’étape: Réveillé à plusieurs reprises par des moustiques affamés, j’ai réussi à me rendormir vers 3h, après avoir massacré 6 morceaux. Mon appareil contre leur race, ça doit simplement, les faire rigoler.

Le parcours : MedianeiraSanta Tereza.
En fin, avec du retard, je reprends la Rua 277 sous un splendide soleil.
A partir de maintenant je peux rouler avec plus de tranquillité. Désormais le territoire des lions est derrière moi. Mais ce n’ait pas pour autant qu’il faut baisser sa garde.
Au bord de la route, qui n’ai plus qu’à deux vois maintenant, on peut croiser des jolies logis comme celui-ci.
Ou des favelas. Malgré la canicule, j’avoue que j’ai eu des frisons en voyant cette pauvreté.
Il y avait plein de gosses qui jouaient, mais dès qu’ils m’ont aperçu, ils se sont éclipsés en un clin d’œil.
Il y a quelques habitants, des lieux, un peu plus courageux…bien que la maman poule soit sur la défensive.
J’avais prévu de passer la nuit à Cascavel, pour pouvoir utiliser internet, mais comme il est déjà tard ça ne sert plus à rien de forcer.
Je n’aurais pas l’énergie nécessaire pour mettre le blog à jour.

Pendant que je remplissais mon journal, voila qui fait son apparition sur le mur. Un gecko…quelle aubaine, cette nuit je dormirai en toute quiétude, avec le pyjama quAdam m’a prêté.
Il faut savoir qu’aucun insecticide ne peut rivaliser avec cette splendide créature.
Si seulement je pouvais le prendre avec moi.
Je suis à la sortie du village Santa Tereza dans l’Hôtel da Amizade (tel.45-3231-1229) au bord de la route.

samedi 27 octobre 2007

J168 – BRESIL

PUERTO IGUAZÚ - MEDIANEIRA
Réveillé : 4h10
Départ : 9h10
Distance parcourue : 77 km
Distance totale : 9736 km
Temps :
4h50
Météo : soleil
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 22h45

Menu du jour: Fruits (papayes), Légumes (concombres, mangues vertes), Hydrates de carbone (riz intégral), Protéines (œufs, lait demi-écrémé), Graisses (huile d’olive), Divers (empandas au poulet).

Résumé de l’étape: Avant de quitter l’Argentine il faut que je fasse vite un tour en ville, pour quelques courses, étant donné que je ne sais pas ce qui m’attend de l’autre côté.

Le parcours : Puerto Iguazú - Medianeira.
En sortant de ma chambre, voilà qui est venu me dire au revoir, et moi qui leur courrais derrière dans le parc…
BRESIL
Le Pont International, je l’ai traversé à 10h avec la même précaution…d’une gazelle qui traverse en pleine journée le territoire des lions. Il fait très chaud donc (la chasse commence au crépuscule…) certainement ça roupille dans la cage au fauves. Ce qui augmente légèrement mes chances. Inutile de vous dire que tous mes sens sont en état d’alerte…générale…
On m’avait prédit qu’au premier rond point je resterai à pied…je suis encore sur le vélo. La ville commence à se profiler à l’horizon, mais je ne vais pas la traverser. Juste avant d’y rentrer, il y à la bifurcation vers Cascavel. La Rua BR 277.
Comme il y avait la police, j’ose faire une photo.
Quel accident bizarre…il n’y a pas eu de mort. Qu’on me dit.

J’ai roulé aussi vite que j’ai pu, pendant 40km, désormais la zone critique est derrière moi.
En revanche il faut mettre du carburant…et ce fut de la première qualité.
J’arrive au péage. J’espère qu’ils me laisseront passer. C’est pour la première fois de ma vie, que je roule avec un immense plaisir sur une autoroute…et plus il a des voitures mieux c’est.
Les mangues et les bananiers font de plus en plus partie du paysage. Un pêcheur à l’Ile Maurice, m’avait appris que la mangue verte, peut se manger en salade.
Alors ce sera le substituent de mes légumes, pour le repas du soir.
Le relief c’est le même, des collines. Seulement qu’ici il me semble qu’on les prend moins en ligne droite, comme en Argentine. Donc ça sillonne légèrement.
Il y a beaucoup de maisons isolées de ce style.
Laori, la patronne de l’Hôtel Capri (tel.3264-1426) à Medianeira, fut ma prof, pour mon tout premier cours de portugais. J’apprends en sa compagnie à compter, les jours de la semaine et quelques phrases typiques.
En suite je me suis retiré dans ma chambre, où j’ai essayé d’imposer ma loi aux effrontés moustiques.

vendredi 26 octobre 2007

J167 – BRESIL

FOZ IGUACU
Réveillé :
4h20
Météo : pluie
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 22h

Menu du jour: Fruits (mandarines), Hydrates de carbone (riz intégral, pain intégral), Protéines (ricotta, lait demi-écrémé), Graisses (huile d’olive), Divers (empanadas au poulet, jus de tomates).

Résumé de la journée: Encore charmé par le spectacle d’hier je me dépêche prendre le bus, pour voir la partie brésilienne du parc (gauche sur ce plan).

Les circuits dans le Parc National d’Iguazú.
C’est sur cette petite plage, de l’Ile San Martin, que mon slip est en train de sécher…
Je me rends compte maintenant, que je l’ai oublié après la baignade d’hier.
A l’arrêt du bus je fais la connaissance d’un ibérique de Madrid, Emiliano. Venu de Sao Paulo pour visiter les chutes.
En suite il continuera son voyage à travers le Brésil, en allant vers le nord.

On se met à parler et finalement on reste ensemble jusqu’à la fin de la visite.
Il est tellement sympathique que même les papillons le colle, ou peut-être ici, ils ont le sens de ce qui est de valeur. Sur mon appareil photo même les fourmilles ne veulent pas se pauser.
La Garganta del Diablo, vue depuis la rive brésilienne.
On arrive gentiment à la fin du parcours, nettement plus court que celui d’hier. On peut dire que Picirelo a eu réellement un jour de repos aujourd’hui. C’est pas du tout le cas pour ma cervelle, des milliers de choses s’entremêlent.
Demain je franchirai la frontière, avec le vélo, pénétrant dans un territoire, où tout le monde me dit, que je vais y laisser ma peau…ou au mieux on va me laisser à poil.
En fin, que puis-je faire ? Si ce n’est que suivre mon chemin de la même manière que la rivière Iguazú suive le sien…
Mais…chaque jour avec sa peine…
…et aujourd’hui je suis aux portes du Paradis...profit-on donc…
Cliker sur cette photo pour voir l’album Picasa avec les autres photos.
De plus c’est l’anniversaire d’un de mes meilleurs amis, Salvatore.
Que je lui offre cette splendide photo.
Vu que tu aime tant les brésiliennes, voici tout un groupe qui te dit en même temps que moi :
- Bon Anniversaire Osso di Cane.
C’est drôle que je sois pour la première fois de ma vie, dans ce pays, que tu dois avoir au cœur…tout particulièrement…le jour de ton anniversaire.
Je ne sais pas quel temps Genève t’a réservé pour aujourd’hui…mais comme tu peux te rendre compte, ici tu aurais été gâté.