dimanche 23 septembre 2007

J134 – ESPAGNE

SAN JUAN
Le grand jour
Réveillé :
7h30
Météo : pluie, nuageux
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 23h30

Menu du jour: Légumes (tomate, carottes, poivrons, aubergine, épinards), Hydrates de carbone (biscottes intégrales, barres de céréales, corn-flakes, pâtes), Protéines (ricotta de chèvre, lait demi-écrémé), Graisses (huile d’olive), Divers (cacao, coca-cola light).

Résumé de la journée: Un immense déluge s’est abattu sur Alicante vers 8h30 réveillant Picirela. Elle fait son apparition dans le salon en me disant toute effrayée qu’il lui semble que ma journée est bien compromise. Le temps de préparer mon déjeuner (des pâtes évidemment) et de déjeuner, voilà que la météo se calme. Claudia décide d’aller courir pendant que je prépare mes ravitaillements et les affaires nécessaires pour LE GRAND JOUR – les 10km de nage.

Le parcours des 12km de nage (la plage de San Juan à Alicante).

En route vers la mer nous rediscutons ensemble la stratégie.
Claudia marchera au bord de la mer tout en me regardant, afin de savoir à tout moment où je me trouve. Je sortirai de l’eau après chaque heure de nage pour me ravitailler. Il me faut 3h30 pour faire les 10km.
J’enduis abondamment Picirelo de vaseline, sur la partie du haut du corps.
Le ciel est encore très chargé et la menace de pluie omniprésente.
Il n’y a pas beaucoup de vent mais la mer est assez agitée.
La température de l’eau 22°C et de l’air 24°C, au moins à ce niveau là c’est parfait.
Afin de ne pas trop bouger la tête (la combinaison irrite le cou) et d’avoir le visage couvert au maximum, j’ai décidé de nager avec le masque et tuba. J’ai des gants également, car on ne sait jamais si on croise des méduses.
Il est 12h50, c’est partie, rendez-vous dans une heure ma Picirela.
La première heure fut assez mouvementée, et au propre et au figuré. Trop de vagues pour rester proche de la rive et trop de choses à régler dans ma tête.
Comme prévu, à 13h50 je sors de l’eau pour le premier ravitaillement.
Finalement du sucre après tant d’eau sellée dans la bouche, quel bonheur !
10 minutes après je me lance pour la 2ème heure, qui bizarrement se passe nettement mieux.
15h, pendant le deuxième ravitaillement je fais un petit stretching, les muscles du bas du dos commencent à se faire sentir.
15h10 je repars. Cette nage de 10km était prévue pendant la traversée de la Manche (accompagné par un bateau) le climat particulier de cette été a décidé autrement.
Il est nettement plus dangereux de la faire ici car les vagues m’obligent à rester trop loin de la rive et en cas de problème il n’y a personne pour me secourir.
Heureusement que ma condition physique est au top et que ce genre de pensée ne perturbe en rien le bon déroulement de mon exploit personnel.
Pendant les préparatifs avec Claudia j’ai évité ce point afin de ne pas lui donner d’autres soucies.
Elle en a assez avec mon projet global…
Il commence à pleuvoir, pauvre Picirela elle doit me suivre par un temps pareil. Pour moi ça n’as aucune importance, tant que la visibilité est bonne. Ce n’est pas évident de nager autant de kilomètres, il faut l’admettre, mais quel sensation extraordinaire on peut avoir quand on est en pleine forme, tout seul dans ce milieu merveilleux…symbole de vie. D’un côté j’ai la vue sur l’immensité de la mer, ce qui me donne l’impression d’appartenir à un autre monde…et de l’autre, il y a les grands hôtels, qui un après l’autres guident mon avancement.
16h10 dernier ravitaillement, il faut regonfler ses muscles. La météo devient plus clémente, il ne pleut plus, et il me semble que la mer est plus calme.
16h20 c’est partie pour la dernière ligne droite, plus de pause j’ai décidé d’aller jusqu’au moment où je n’en peux plus et si possible jusqu’au point de départ (sinon il faudra marcher) ce qui m’obligera à faire 12km au lieu de 10.
Voilà c’est fait. 17h45 je quitte la mer avec une immense satisfaction, celle d’avoir pu parcourir 12km à la nage en 4h30.
J’aurais pu continuer sans problème car, mis à part une légère douleur dans l’épaule gauche, tout fonctionne parfaitement.
Il y a 80 ans Mercedes Gleitz a traversé la Manche (31km dans une eau froide et sans combinaison) en 15h et 15min. Je voulais lui rendre hommage en faisant seulement 10km symboliquement, en souvenir à ce grand exploit. Les 2km de plus (les plus dures) sont pour mon aimée Claudia, qui m’a beaucoup aidé dans cette aventure.
Victoire ! 12km de nage c’est quand même quelque chose. Je peux quitter l’Europe satisfait.
Un peu de douceur…sur ma bouche meurtrie par le sel.
Le baiser du champion. Pas besoin de podium, le sable est nettement plus agréable sous mes pieds.
A force de me voir nager je lui ai donné des envies. Je reprends mon souffle en savourant ma victoire pendant que Madame fait sa nage.
Quelle joie ! Réussir ce qu’on prépare avec régularité depuis tant de temps, vous procure une satisfaction personnelle indescriptible. Bravo Picirelo, ce jour restera gravé, à tout jamais, dans ma mémoire.