
Maintenant c’est parti pour une ascension de 42 km afin de passer de 2200m à 4800m, ce qui fait la bagatelle de 2600m de dénivelée.

Ma technique est la suivante : - je vais modérer l’effort pour ne pas perdre de l’eau en transpirant, et au fur et à mesure que j’avance je mangerai tout ce qui pèse pou m’alléger au maximum vers la fin.

La route du côté chilien est bitumée. J’ai décidé de rouler avec mes pneus lisses car si jamais je me sens mal, je rebrousse chemin en revenant à toute allure à
San Pedro.

L’herbe commence à faire son apparition et les premiers lamas sont là, pour la déguster.
J’ai faim aussi. Quand je pense
qu’
aujourd’hui mes amis italiens de
Genève sont en train de fêter
San Martino, chez mon beau-frère
Pasquale…en mangeant l’excellente nourriture italienne…

Vers la fin de l’ascension, à environ 6km, j’ai eu la chance
qu’une camionnette s’est arrêtée, en me proposant son aide. Une aubaine pareille ne se refuse pas, surtout quand on avance péniblement à 5km/h.
Je me sens super bien, donc je peux m’aventurer plus loin.
BOLIVIE
4800m, presque notre Mont Blanc des Alpes. Au revoir la civilisation, à partir de maintenant je vais rester entre 4400 et 5000m pendant…un bon moment…bonne chance
Picirelo.

Les premiers lamas sauvages (
vicuñas), une sacrée créature, d’une résistance inouïe. Ils n’ont pas du voir beaucoup de cyclistes de leurs vie…alors ils n’ont pas peur. Au contraire, le mal se préparer à me charger.
Fait gaffe mon gars ! Les pierres ne manquent pas par ici…et une sur la tronche…peut te donner…ton premier mal d’altitude…

Un vent glacial et des panoramas à vous couper le souffle…au propre et au figuré.
Je n’aurais jamais pensé
qu’un jour j’allais fouler des altitudes pareilles. Bien que j’aime beaucoup la montagne, le froid qui caractérise ces hauteurs, n’est pas mon copain.

Ça c’est la douane
bolivienne, la chilienne est au village de
San Pedro…les malins…on peut les comprendre…

Un coup d’œil au tableau de
Simon Bolivar, sur la gauche.
Je présume
qu’il n’y a pas eu beaucoup de roumains qui on pu l’admirer…dans ces contrées.

J’étais tellement heureux de voir ce douanier que j’ai presque faille lui faire la bise.

Une nature à l’état pur, l’unique trace que l’homme a laissée c’est cette route…
qu’il ne faut surtout pas perdre de vue.

Je suis tellement exalté, que j’ai même oublié de demander à
Picirelo s’il a mal au crâne.

De toute manière on ne peut plus faire demi-tour…et là oui, je peux dire que j’ai de la chance car le fait d’être bien je le doit à…mes parents. La forme physique aide, certes, mais dans ces circonstances c’est plutôt comment vous êtes conçu…à la base…on va dire.

Le manque d’oxygène ne me permet pas d’aller trop vite,
Picirelo a vite la langue qui pend…ce qui est tout à fait normal. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

Pour une fois, les pauses photos sont bienvenues. C’est rassurant de voir un panneau, surtout quand il y a des chemins dans tous les sens. En fait il ne faut pas avoir peur, ils mènent tous au même endroit.
Il faut simplement prendre celui en meilleur état…bonne chance.

Le douanier m’avait dit que je peux dormir quelque part par ici…mais où exactement ?…
Ouffff ! j’espère que c’est ça la cabane
Laguna Verde, autrement…mieux pas y penser…
Claudia est trop jeune pour une veuve.

La rencontre des premiers autochtones. Il y avait une autre femme, plus âgée mais, en me voyant arriver, elle est partie en vitesse. Ces deux là, un peu plus téméraires et certainement habitués à voir des touristes, ont même accepté (difficilement…j’ai du m’appliquer) une photo avec
Picirelo. J’ai demandé pourquoi est partie l’autre dame, et ils m’ont répondu
qu’elle a eu peur de moi, et
qu’elle passera la nuit dans une cabane un peu plus loin au bord du lac…