J253 – COLOMBIE
BUCARAMANGA - BERLIN
Réveillé : 5h30
Départ : 7h30
Distance parcourue : 50 km
Distance totale : 14’527 km
Temps : 6h
Météo : nuageux AM, pluie et froid PM
État physique : au top
Moral : au top
Couché : 22h
Menu du jour: Fruits (bananes, mandarines, poire, fruit de la passion), Légumes (carottes, tomate, poivron), Hydrates de carbone (biscuits, yucca, pain), Protéines (œufs), Graisses (huile d’olive), Divers (soupe aux légumes).
Résumé de l’étape: Le moment de changer le pneu arrière est arrivé. Comme j’ai 50km de pure et dure ascension, prévus pour aujourd’hui, tout poids inutile doit être abandonné. La nourriture et l’eau seront calculées au plus juste. Je n’ai jamais monté autant de kilomètres en une fois, et le défi me parait un peu démesuré. On passe de 1000m à 3500m, sans aucun morceau de plat ou de descente.
Loin du vacarme urbain, elles ruminent sereinement leur petit déjeuner, impassibles à l’effort que les cyclistes font sur la route. Je ne suis pas tout seul, malgré l’heure matinale, il y a une multitude d’autres cyclistes qui s’attaquent à la montagne.
J’ai décidé que tous les 5km je m’arrête pour manger un peu. Alors pendant ma pause, au kilomètre 25 arrive Alvaro, parti lui aussi ce matin de Bucaramanga. Il pèse à mon avis 45kg, que de la pure fibre, mais il faut le voir marcher…une véritable flèche.
Tous les 5km on s’est croisé car il ne s’arrêtait jamais. Impressionnant le petit bonhomme, parti de Medellin à pied, avec l’espoir d’une meilleure vie à Cúcuta.
Plus pauvre que pauvre il passe ses nuits où il peut et comme personne ne veut le prendre en voiture il continue à pied. Il n’a rien à manger si ce n’est qu’une « brique » de sucre de canne, dont il me propose une partie, en me disant que c’est ça qui donne la force.
Je refuse gentiment, en suite il s’en va à nouveau.
Le problème devient un peu critique car je n’ai plus que 4 carottes et 600ml d’eau et il n’y a plus de kiosques nulle part. Je me recroise avec Alvaro et comme il était plus mort que vivant j’ai du lui donné 2 carottes et la moitié de l’eau.
…que la très aimable famille Calambra (Maritza et Eduard) lui avait offert.
Chose très difficile en Colombie car il faut payer l’opération et le cout dépasse leurs moyens financier.
A partir de 3000m, même en Colombie, il vaut mielleux avoir une bonne fourrure.
Et comme le froid ne suffisait pas, voilà que la pluie s’y mêle aussi.
Au sommet à 3500m j’apprends que je dois encore rouler pendant 20km à cette altitude en suite ça remonte encore à 2 reprises avant de commencer la descente vers Cúcuta, la dernière ville de Colombie.
Malgré le froid, j’ai perdu 30°C en une journée, il faut passer la nuit ici à l’Hospedaje Picacho.